LES DÉFIS DU TÉLÉTRAVAIL

Selon toi, que suppose pour une grande entreprise internationale ayant plusieurs sites à l’étranger de mettre soudainement en place le télétravail ?

La mise en place d’une solution de télétravail dans une entreprise de cette taille est un grand défi, dont l’objectif est de garantir que l’activité de l’entreprise ne sera interrompue à aucun moment. Cela doit être fait de manière à maintenir la productivité, afin que le service fourni au client ne soit pas affecté.

  • Quelles ont été les causes pour lesquelles il a été décidé de mettre en place le télétravail ?

La raison de la mise en place de cette solution était de rendre possible la continuité de la production dans l’entreprise tout en réduisant les risques pour les employés, dans des espaces fermés, avec beaucoup de personnes. À l’heure actuelle, les services ont été divisés en deux équipes, qui travaillent en alternance : une semaine à leur domicile et la suivante au bureau.

  • La mise en place du télétravail dans d’autres pays a-t-elle été un handicap ?

Le projet de travail à distance a été développé à partir de l’usine de Villarrubia, en Espagne, mais son exportation vers les autres usines a été possible grâce aux infrastructures qui existaient déjà dans ces dernières.

Il s’agit d’un projet d’une complexité considérable qui nécessite une série de ressources qui, dans le cas de SP GROUP, existaient déjà auparavant, grâce à l’investissement réalisé lors de la rénovation et du redimensionnement de l’infrastructure du réseau, des serveurs et des communications.

  • Quels ont été les inconvénients du télétravail et comment une entreprise qui compte autant d’employés y fait face ?

Le télétravail, en plus de la complexité technique de la solution fournie, présente un certain nombre de risques qu’il convient d’aborder :

  • Cybersécurité. Il est important de garder à l’esprit que le fait d’avoir élargi le réseau de l’entreprise pour inclure des dispositifs à distance, qui ne lui appartenaient pas auparavant, peut la rendre plus vulnérable. Par conséquent, il convient d’exposer le moins de services possible et de sécuriser tous les accès par des connexions cryptées. L’idéal est de définir une politique de « zero-trust » (confiance zéro), de sorte que, par défaut, tout ce qui n’est pas nécessaire ne sera pas autorisé. En d’autres termes : seuls les dispositifs spécifiques aux mains d’usagers spécifiques et accédant à des services spécifiques sont autorisés à se connecter.
    • Ressources. Même si l’infrastructure du serveur est bien dimensionnée, comme cela a été le cas à SP GROUP, il est nécessaire de fournir un ordinateur à tous les usagers qui ne disposent pas d’un dispositif mobile, tel qu’un ordinateur portable. Les clients légers (« thin clients ») sont une excellente option car ils permettent aux utilisateurs de se connecter à un bureau virtuel à distance, sécurisé et à un coût réduit par rapport à un dispositif traditionnel.
    • Haute disponibilité. Comme un pourcentage important de l’entreprise commence à dépendre de cette nouvelle infrastructure, il est essentiel de garantir sa disponibilité, de sorte qu’elle soit tolérante aux défaillances, comme le reste de l’infrastructure. De même, il est nécessaire de l’inclure dans les plans d’intervention et de reprise d’activité.

Pensez-vous que cette dynamique puisse être une méthode définitive pour une grande entreprise ?

Nous ne savons pas si le télétravail sera le modèle qui prévaudra dans le contexte professionnel, mais il restera cette option de flexibilité. La capacité de travail en équipe lorsque la communication sur site entre personnes n’est plus possible et l’indépendance vis-à-vis de la documentation imprimée ont représenté un grand progrès pour l’entreprise.

Il ne fait aucun doute que cette situation a accéléré la numérisation de toutes les entreprises, et que ces avantages demeureront. Dans le cas de SP GROUP, le chemin a été plus facile car l’entreprise disposait déjà d’un ERP pour gérer tous ses processus. Nombreux d’entre eux ont été optimisés au cours de leur développement, de sorte qu’ils reflètent la réalité de l’entreprise et éliminent en grande partie le papier.

Le télétravail à SP GROUP peut-il affecter les clients et existe-t-il un risque de cybercriminalité à cet égard ?

Le risque de cybercriminalité est toujours présent, et dans ce cadre, il l’est davantage.  Il est vital pour tous les départements informatiques de rendre l’infrastructure aussi sûre que possible, en veillant à ce que seul ce qui est autorisé soit exposé à Internet, et à partir d’un accès sécurisé, comme un VPN, par exemple.

Cependant, il ne suffit pas d’investir dans des logiciels et du matériel pour nous protéger. Nous sommes à un stade où les attaques ne sont en général pas sophistiquées d’un point de vue technique, mais beaucoup d’entre elles sont basées sur l’ingénierie sociale : il s’agit d’amener les personnes, les employés eux-mêmes, à fournir des informations par le biais d’usurpations d’identité ou de courriels trompeurs. C’est pourquoi les solutions techniques traditionnelles doivent être complétées par des campagnes de formation spécifiques pour les usagers.

Quelles garanties une société comme SP GROUP offre-t-elle à ses clients au cas où ils seraient victimes de la cybercriminalité ?

SP GROUP dispose d’une infrastructure à haute disponibilité protégée par une série de mesures de sécurité internes et périmétriques. La politique de « zero-trust » autorise uniquement l’accès aux dispositifs et aux personnes connus des services autorisés.

De plus, notre politique de copies de sauvegarde garantit une récupération complète en cas d’incident inattendu.

Enfin, tout au long de l’année 2021, nous mettrons en place des campagnes de formation des usagers afin de les sensibiliser et les éduquer sur l’importance de la cybersécurité.

Quels sont les facteurs clés pour la mise en place réussie de cette nouvelle méthode de travail ?

Disposer d’une infrastructure préparée et bien dimensionnée. Un changement de ce type ne s’improvise pas du jour au lendemain. Il est nécessaire de partir d’une infrastructure qui supporte la technologie utilisée. De même, elle doit être bien dimensionnée, afin que les nouveaux services de télétravail ne laissent pas le reste de l’entreprise sans ressources.

L’expérience des usagers en télétravail est très fluide. Selon leurs propres termes, c’est comme s’ils étaient assis à leur poste de travail, au bureau.

Processus numérisés. L’un des facteurs les plus importants a été le fait que notre ERP, que nous avons-nous-même développé, prend en charge tous les processus de l’entreprise sans qu’il soit nécessaire d’utiliser du papier ou de communiquer directement entre employés.

L’énergie et le grand travail des usagers. Le changement a été si rapide que nous n’avons pas eu le temps de mettre en place des processus de gestion du changement et de formation appropriés. Les usagers ont fait de leur mieux pour s’adapter en un minimum de temps.

Quel est le bilan de l’expérience ?  

D’un point de vue technique, le résultat a été très bon car l’entreprise n’a, à aucun moment, arrêté ou ralenti son processus. D’un point de vue personnel, les usagers étaient contents de pouvoir travailler depuis chez eux dans un moment aussi difficile. La fluidité et la qualité de la solution informatique que nous avons fournie nous ont valu de nombreux compliments.